vendredi 5 mars 2010

La parole à ... Patricia Pochelu Catussié




"Plusieurs raisons m’ont amenée à accepter d’être sur la liste du Modem pour l’Oise.

Je crois que le modem offre à la France et à ses régions une chance nouvelle et originale de redéfinir les réorientations politiques nécessaires en proposant des projets construits dans le pluralisme, entre partenaires attachés aux réalités locales et ouverts aux initiatives innovantes. Le projet bio Picardie en est pour moi un exemple phare tout comme la gratuité des transports pour les lycéens ou la carte orange Picardie.

Je partage aussi l’analyse de François Bayrou sur notre système de santé qui est en pleine crise organisationnelle.

Excellent dans le secteur curatif, les pôles d’excellence soignent efficacement les pathologies aigues ou débutantes. Ils sauvent la vie de personnes jeunes, en bonne santé initiale, ils permettent le diagnostic et la prise en charge au long court de toujours plus de pathologies.
Cependant cette organisation apporte peu de réconfort aux plus âgés arrivant en fin de vie, aux grands malades polypathologiques en fin d’évolution et elle est éloignée des ruraux.
En routine ceux –ci, suivis par plusieurs spécialistes pour leurs pathologies, sont « convoqués » par ceux-ci en pleines heures ouvrées. Ils peinent à honorer ces rendez vous s’ils n’y sont pas amenés, seuls et sans membres de la famille les accompagnants, par des ambulanciers ou taxi médicalisés. Ils ne trouvent pas de kiné à domicile pour aider au maintien de leur autonomie, ou pas de place en centre de rééducation à la suite de chutes ou d’hospitalisation.
Les hospitalisations des plus âgés ou des grands malades, de plus en plus nombreux avec l’évolution démographique, mettent notre organisation en porte à faux. La tarification à l’acte, et donc l’équilibre budgétaire des centres hospitaliers, impose de produire sur chaque patient des soins de haute technologie. Ceux –ci sont pénibles à subir mais sont-ils toujours de beaucoup d’utilité pour des patients dont les pathologies sont en fin d’évolution ? Et équilibre budgétaire s’effondre lorsque les lits sont « bloqués » par des patients en perte d’autonomie ou nécessitant « seulement » observation ou ré équilibrage médicamenteux.
Pourtant face à toute aggravation, le recours aux urgences est quasi systématique en pratique de ville face à tout tableau médical suspect. Nombre de patients viennent ainsi engorger des structures non prévues pour eux et pour lesquelles ils représentent un fardeau.

Face à ce constat et face à la désertification médicale rurale, ou à la désertification médicale urbaine le week end, je partage l’idée soutenue par François Bayrou de la nécessité de création de maisons médicales, en particulier dans les cantons ruraux ou les zones urbaines difficiles. Elles permettent de mutualiser les moyens et de lutter contre l'isolement tant des soignants que celui des personnes gravement malades.
Je pense aussi qu’il faut promouvoir et soutenir la mise en place de réseaux de compétence autours de la prise en charge de pathologie particulière au domicile des patients, pour améliorer les relations hôpital-ville, généralistes-spécialistes. J’en connais pour ma part deux dans la région : Le réseau RESPICARD pour la prise en charge à domicile des insuffisants respiratoire et le réseau ALOISE pour les alzheimer."

Patricia Pochelu Catussié, colistière Force Picarde Oise 

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